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Jean Paul FERRENBACH



Jean Paul FERRENBACH
Le 10 mars dernier dans le cadre du Printemps des Poètes, La Société des Écrivains d’Alsace, de Lorraine et du Territoire de Belfort a organisé sa traditionnelle après-midi des Poètes.
En ce jeudi frileux, loin du soleil éclatant et des terres rouges africaines, nous étions installés, à l’ombre de notre cathédrale, dans la salle Louise Weiss à la Maison des Associations.
Cette année, nos amis Nicole et Jean-Paul Ferrenbach, professeur de cuisine à l’École Hôtelière de Strasbourg aujourd’hui à la retraite, ont eu le privilège d’ouvrir la journée avec Femme Noire et Masque nègre, deux poèmes extraits de Chants d’ombre le superlatif ouvrage de Léopold Sédar Senghor… »
Femme nue, femme noire
Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté
J'ai grandi à ton ombre ; la douceur de tes mains bandait mes yeux
Et voilà qu'au cœur de l'Été et de Midi,
Je te découvre, Terre promise, du haut d'un haut col calciné
Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l'éclair d'un aigle
Pour la petite histoire, en juin 1940, le père de Jean-Paul Ferrenbach fut prisonnier avec le futur président du Sénégal. Alors que les Allemands voulaient séparer les prisonniers d’origine française et ceux venant des colonies, Monsieur Eugène Ferrenbach s’était permis d’intervenir auprès des gardiens pour que son ami Senghor reste avec lui. En effet il informa les autorités allemandes que Monsieur Senghor était un des grands poètes africains. Sa requête fut acceptée. Pendant leur captivité les deux hommes se lièrent d’une amitié indéfectible. La guerre finie, souvent Léopold visita son camarade Eugène à Molsheim. Et quand Monsieur Senghor fut élu président, il manda à la « Maison Blanche » le couple Nicole & Jean-Paul Ferrenbach qui, pendant de nombreuses années, acta comme Intendant Général du palais présidentiel. Quant à l’ouvrage, il fut offert aux parents de Jean-Paul, à l’occasion de leurs cinquante ans de mariage.
Pour les amoureux des beaux livres, voici quelques informations plus précises quant à ce monument de sable et de papier :
Titre : Chants d’ombre par Léopold Sédar Senghor.
Gravures originales : André Masson
Éditions Regard - Achevé d’imprimer à Paris en décembre 1976.
Ce livre à été réalisé sur une idée et sous la direction de Gérard Bosio
Les dix gravures originales sur cuivre d’André Masson ont été tirées sur les presses à bras de l’Atelier Crommelynck. Tirage limité à 35 sur grand vélin d’Arches. 125 exemplaires sur grand vélin d’Arches numérotés de 36 à 160. L’emboitage, réalisé par Bernard Duval, est orné d’un dessin numéroté spécialement composé par André Masson et exécuté à la main, en empreinte, avec le sable du Sénégal, venu de Joal et M’Boro. Pour information, Joal est le village de naissance de Senghor.
Je profite de ces quelques lignes pour exprimer ma gratitude à Jean-Paul Ferrenbach, professeur aimable et attentif, toujours prêt à nous venir en aide. C’est bien lui, ce Sénégalsacien, qui me donna, dès l’École de la rue de Lucerne, l’envie de découvrir le monde.
Merci Monsieur le Professeur !
Jean-Michel Jeudy
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